Qui est Thierry Cenatiempo le chef d’entreprise prêt à investir 1 million d’euros dans le Nîmes Olympique ?

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Alors que le Nîmes Olympique fait face à une situation critique après son exclusion des compétitions nationales par la DNCG, un homme d’affaires gardois pourrait bien être la clé du sauvetage des Crocos. Thierry Cenatiempo, dirigeant d’entreprise de 62 ans, s’apprête à investir dans le club nîmois pour lui permettre de retrouver sa place en National 2.

Un entrepreneur expérimenté aux racines locales

Thierry Cenatiempo n’est pas un inconnu dans le Gard. Né en 1963, ce chef d’entreprise français dirige depuis 1996 GT Formation (anciennement GF Formation), une société spécialisée dans la formation continue pour les secteurs bancaire et assurantiel. Basée à Saint-Hilaire-d’Ozilhan, son entreprise rayonne au niveau national avec des bureaux à Rennes et Paris, et emploie plus de 50 formateurs experts ainsi que 15 collaborateurs dédiés.

L’engagement local de Thierry Cenatiempo ne s’arrête pas à l’entrepreneuriat. Ancien maire de Saint-Hilaire-d’Ozilhan de 2014 à 2020, il a également exercé le mandat de conseiller municipal dans cette commune gardoise. Il est par ailleurs propriétaire de l’hôtel-restaurant La Belle Vie dans le même village.

Un projet porté par Yannick Liron

C’est Yannick Liron, président de l’association Nîmes Olympique qui structure ce projet de sauvetage autour de Thierry Cenatiempo. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique collective impliquant plusieurs entrepreneurs gardois mobilisés depuis le début de la crise financière du Nîmes Olympique.

Le club dispose de seulement quelques jours pour convaincre la DNCG de sa viabilité financière et éviter l’exclusion définitive des compétitions. Franck Proust, premier adjoint, et Yannick Liron s’activent en coulisses pour trouver une solution.

Une passion ancrée dans l’histoire personnelle

L’intérêt de Thierry Cenatiempo pour le football n’est pas récent. D’origine grenobloise et supporter des Verts de Saint-Étienne, il a transmis sa passion à son fils Valentin Cenatiempo. Ce dernier, né en 2005, a débuté le football à Alès avant de rejoindre l’Espoir Football Club de Beaucaire.

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Le parcours de Valentin illustre parfaitement cette passion familiale : après avoir brillé à Beaucaire sous les ordres de Johnny Ecker (ancien du Nîmes Olympique), le jeune gardien a rejoint l’Olympique de Marseille en 2020, où il a évolué jusqu’en 2022. Diplômé d’un bac général avec mention très bien en 2022, il a poursuivi ses études à l’EM Lyon Business School tout en signant à l’AS Saint-Étienne en septembre 2022. Il a ensuite rejoint le GFC Ajaccio pour la saison 2023-2024, puis le SC Bastia en 2024-2025, avant de signer pour la saison prochaine à l’US Concarneau où il vient compléter le groupe professionnel avec ses qualités de réflexe et son jeu au pied solide.

Mais c’est un souvenir particulier qui lie Thierry Cenatiempo au Nîmes Olympique. Comme il l’a confié à Abdel Samari d’Objectif Gard (interview complète à retrouver ici) : « En 2005, il y a deux événements qui resteront gravés dans ma mémoire et en lien avec le Nîmes Olympique. Le premier, Nîmes Olympique reçoit l’OGC Nice. À l’époque, le club était en National, l’OGC Nice en Ligue 1. Et il s’est passé un truc qui s’est rarement passé dans l’histoire du football : un club de deux niveaux en dessous bat, en Coupe de France, 4 à 0, une équipe dans l’élite du football. Et le deuxième événement, ce soir-là, j’assiste à la naissance de mon fils. »

Cette histoire prend une dimension encore plus symbolique quand on apprend que « Valentin, à l’âge de sept ans, il veut être gardien de but. Je l’amène chez Philippe Debaty, au sein de son académie de gardiens. Et c’est Cédric Duchesne qui lui apprend le métier de gardien de but de 7 ans à 14 ans. Ce même Cédric qui était le gardien du Nîmes Olympique le soir de la victoire face à l’OGC Nice. »

Un projet collectif et humain

Thierry Cenatiempo arrive dans ce projet par l’intermédiaire d’un réseau d’entrepreneurs gardois. Comme il l’explique : « J’ai reçu un appel téléphonique d’un chef d’entreprise gardois engagé dans la mobilisation financière pour sauver le club. Puis, il m’a proposé de rencontrer Yannick Liron. J’ai accepté tout de suite. »

Son approche se veut différente de celle d’un investisseur classique. « Il y a deux types de projets possibles pour moi dans la situation. Il y a un projet qui est peut-être plus simple, plus facile. C’est quelqu’un qui vient avec un gros patrimoine, 4 ou 5 millions d’euros, qui les met sur la table. Moi, je ne fais pas ce projet-là. Premièrement, parce que les 4 ou 5 millions, je ne les ai pas. Et je ne suis pas certain que ce soit le bon projet aujourd’hui pour Nîmes Olympique dans la situation actuelle. »

Il privilégie une approche collective : « Je pense que le bon projet, c’est celui qui réunit toutes les forces vives derrière le club. L’argent que je vais mettre, c’est pour montrer mon investissement, c’est pour montrer mon implication. Mais il ne suffit pas, cet argent, à sauver le club. »

Une collaboration étroite avec la municipalité

L’une des conditions posées par Thierry Cenatiempo était l’engagement des élus locaux. « J’y ai mis une condition : l’aval des politiques pour accompagner le sauvetage. Je demande un rendez-vous avec Franck Proust, le premier adjoint au maire de Nîmes. On est reçus immédiatement. Et le courant passe bien. Je le vois désormais très régulièrement et on travaille main dans la main. »

Cette collaboration semble porter ses fruits : « La collectivité et Franck Proust. Il est à fond. Je ne suis pas marqué politiquement, ça m’est facile de le dire. On est complètement en phase. Entièrement, totalement. »

Un management renouvelé

Thierry Cenatiempo a déjà commencé à structurer l’équipe dirigeante. Anthony Dupré prendra le poste de directeur sportif, tandis que Mickaël Gas sera l’entraîneur de l’équipe première. « Anthony Dupré. Un gardien d’une trentaine d’années qui vient relever cet immense challenge. Il est déjà au travail avec Mickaël Gas qui sera le coach de l’équipe première. Et je pense que le club, en National 2, a besoin de jeunes énergies. »

L’expérience ne sera pas oubliée avec l’intégration de Marc Collat : « Marc va nous amener toute son expérience. On a affaire à deux jeunes personnes. Qu’est-ce que vous voulez que je trouve de plus idéal que de les faire accompagner par un homme aussi ouvert, compétent et expérimenté que Marc ? Donc moi, je crois beaucoup à l’intergénérationnel. C’est-à-dire mixer de l’énergie et de l’expérience. »

Une mission temporaire mais ambitieuse

Thierry Cenatiempo se voit comme un « médecin » du club : « J’ai une mission. Nîmes Olympique est malade, en très mauvaise santé. Il faut le remettre en bonne santé. Quand je l’aurai fait, je passerai la main. Pour moi, en bonne santé, c’est remettre le club à sa place. Je pense que le club, il faut qu’il soit entre la 10ᵉ et la 30ᵉ place dans la hiérarchie nationale. »

Pour la saison à venir, les objectifs sont clairs : « Là, on est en National 2. Je pense qu’on va tout faire pour remonter en National. On ne promet évidemment pas de remonter tout de suite. Ça va être très compliqué. Mais on ne va pas faire que ça. On va retravailler le centre de formation avec les jeunes. »

Un engagement total envers les supporters

Conscient de l’importance des supporters, Thierry Cenatiempo leur adresse un message d’espoir : « On ne peut pas garantir les résultats. On va avoir, sur le sportif, un challenge un petit peu compliqué. On aura notre effectif qu’après la décision de la DNCG. On aura moins de périodes de préparation que les autres clubs. C’est un peu la galère pour organiser les matchs amicaux. Mais ce que je peux assurer, ce que je peux garantir, ou sur lequel on s’engage en tout cas, c’est qu’on veut donner une âme à ce stade des Antonins. »

Un espoir pour les Crocos

L’investissement proposé par Thierry Cenatiempo représente un espoir concret pour le Nîmes Olympique. Avec ses 28 années d’expérience à la tête de GT Formation et son ancrage territorial fort, cet entrepreneur gardois dispose des compétences et de la crédibilité nécessaires pour rassurer la DNCG.

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Comme il le résume lui-même : « Ma vision : c’est le club qui va sauver le club. C’est Nîmes Olympique qui va sauver Nîmes Olympique. Il y a une union sacrée. C’est ce que je ressens. »

Le temps presse pour les Crocos, mais l’engagement de Thierry Cenatiempo, soutenu par d’autres entrepreneurs locaux et la municipalité, pourrait bien constituer la bouée de sauvetage tant attendue par les supporters nîmois. La confiance semble de mise : « J’ai l’habitude de dire que la confiance fait gagner et l’excès de confiance fait perdre. »

Alexandre Dumas

Alexandre Dumas

Curieux et passionné par sa ville, Alexandre Dumas (aucun lien avec l'écrivain !) est le fondateur du Petit Nîmois, votre guide local préféré. Journaliste de formation et nîmois de cœur, il arpente les rues de la cité romaine à la recherche des meilleures adresses, des événements incontournables et des histoires qui font l'âme de Nîmes. Entre deux chroniques sur les férias et les nouveaux restaurants, Alexandre s'intéresse à tous les sujets qui font vibrer sa ville : culture, sport, économie locale et traditions. Sa mission ? Vous faire découvrir Nîmes comme vous ne l'avez jamais vue, des arènes aux petites ruelles méconnues du centre historique. Retrouvez ses articles pleins d'humour et de découvertes chaque semaine sur Le Petit Nîmois.

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